Les quatre prélats du « Fiombonan’ny Fiangonana Kristiana eto Madagasikara » (FFKM) persistent et signent dans leur volonté de s’immiscer dans les affaires internes de l’Etat. En réalité, ils s’invitent dans un domaine qui n’est pas les leur. Ils s’activent à préparer un Sommet. De quel Sommet ! Ils fourrent leur nez là où ils ne sont pas les bienvenus et cela au nom d’un principe qui reste à définir clairement. L’époque où l’Eglise coiffait l’Etat n’est plus, totalement révolue. Elle n’est plus habilitée à mettre les pieds dans le domaine de l’Etat. Et vice-versa. La Constitution de la République Malagasy interdit.
En effet, la Loi fondamentale est nette. Dans son Art. 2, elle stipule, entre autres, « L’Etat affirme sa neutralité à l’égard des différentes religions. La laïcité de la République repose sur le principe de la séparation des affaires de l’Etat et des institutions religieuses et de leurs représentants. L’Etat et les institutions religieuses s’interdisent toute immixtion dans leurs domaines respectifs… » Quoi de plus clair !
Mais les quatre chefs d’Eglise s’entichent. Ils croient dur comme fer qu’ils sont investis dont on ne sait pas par qui d’une mission de remettre les pendules à l’heure des actes de l’Etat. L’organisation des élections relève du domaine de l’Etat. Mais, le FFKM n’entend pas de cette oreille et n’y voit pas de cet œil et ainsi en vertu de quel titre justement.
Faut-il remarquer qu’il existe dans le pays d’autres institutions religieuses. Des institutions « zandriny » ou zokiny ». En tout cas, le Texte fondamental les place toutes sur le même pied d’égalité. Si tout ce beau monde de la religion se croit investi des missions pour « redresser les torts » de l’Etat sinon des actes du Gouvernement, on ne s’en sort plus ! Encore faut-il le rappeler que c’est la raison pour laquelle la Constitution « interdit » l’immixtion des institutions religieuses dans les affaires de l’Etat. On se demande d’ailleurs en vertu de quoi le FFKM se considère-t-il être à l’étage supérieur par rapport aux autres pour pouvoir donner des leçons voire de la morale aux dirigeants du pays ?
Certainement, dans les années 90 durant la grande crise, le pays avait peut-être besoin du service d’une institution religieuse, le FFKM, pour l’accompagner dans le règlement des conflits. Seulement, 2023 n’est plus 1990 ! Il n’y a pas de crise proprement dite. Le régime en place résulte d’une alternance démocratique acceptée de tous. Le contexte de l’époque ne correspond nullement avec celui d’aujourd’hui. Si en 1990, le pays fut confronté à des hostilités politiques qui paralysaient l’Administration. Actuellement, on est plutôt en train de … créer une crise. Toute la différence est là !
D’après le peu que l’on sache, la mission essentielle de l’Eglise repose sur deux axes principaux à savoir annoncer la Bonne Nouvelle et d’un et consolider la foi des brebis, et de deux. Et peut-être que ladite mission laisse un peu à désirer que les ouailles ont préféré quitter la paroisse pour aller rejoindre ailleurs, là où ils ont pu trouver « chaleur » et « réconfort ».
Tenant compte de tout, on ne voit pas la nécessité d’un tel Sommet ! Une approche qui ne cadre pas avec la réalité.
Ndrianaivo